La ville de Kaya est marquée par la situation sécuritaire
préoccupante que traverse le Burkina Faso depuis 2015. Ville
secondaire de 121 970 habitants (RGPH1, 2019), Kaya a vu sa
population s’accroitre de façon vertigineuse avec l’arrivée de plus de
111 356 personnes déplacées internes (PDI). À l’image de nombreuses
villes africaines, Kaya est aménagée selon le schéma directeur issu de
la période coloniale et qui s’est révélé inadapté compte tenu de la
dynamique de l’urbanisation forcée et de l’exode rural. Confrontée à
une insuffisance d’infrastructures sociales de base dédiées à l’eau et à
l’assainissement, la ville peine à absorber les nouveaux arrivants qui
fuient les communes environnantes en proie aux attaques terroristes de
plus en plus meurtrières et aux tueries intercommunautaires. Les PDI
sont installées dans des sites et dans les quartiers d’où naissent des
tensions avec les populations autochtones pour l’accès à l’eau potable.
Notre article part de l’hypothèse selon laquelle les déplacées pour
des causes sécuritaires accroissent la pression sur la ville de Kaya aux
infrastructures déjà inadaptées, et ce, en dépit de l’appui d’ONG
humanitaires. Afin de mener notre étude, nous optons pour la démarche
qualitative avec l’usage des guides d’entretien et de la recherche
documentaire et de l’observation directe. Nous avons collecté des
données auprès des PDI, des ménages, des personnes ressources à Kaya.
S’agissant des résultats, il ressort de l’évolution spatiale de Kaya, la
gestion de sa nouvelle configuration, les problèmes auxquels fait face
la ville, ainsi que les perspectives dans un contexte de développement
durable.
Mots-clés : crise sécuritaire, ville nouvelle, gestion durable, PDI, Kaya

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