Cet article aborde, sur une base d’analyse socio-politique et territoriale,
la gestion des zones à risque d’inondation occupées par les populations ainsi
que les principales contraintes auxquelles les autorités sont confrontées dans
la ville de Ouagadougou au Burkina Faso. L’objectif global de l’étude est de
questionner « l’habiter en zones inondables » qui est une pratique courante
dans cette ville. La démarche méthodologique utilisée a consisté en une
collecte de données primaires à travers la revue de la littérature et de données
secondaires auprès d’une population cible installée dans des zones inondables
et auprès des autorités de la ville. De l’analyse faite du mode actuel de
gouvernance des risques d’inondation, il ressort une urbanité mal conçue par
les citadins et un laxisme dans la gestion des zones à risque et des crises, de la
part des autorités - toute situation qui nécessite d’engager des solutions
réactives et proactives pour la résilience de la ville. Pour ce faire, il faudra
proscrire les installations précaires en zones inondables et développer des
techniques innovantes pour le captage des eaux pluviales (système intégré de
collecteurs d’eau-canaux-caniveaux-pavés drainants). L’approche « risque »
doit être également intégrée dans les politiques publiques notamment en termes
de budgétisation. Enfin, il y a lieu de bâtir un nouveau consensus en tenant
compte du fait que « l’adaptation des territoires urbains au risque d’inondation
ne saurait émerger « naturellement » sans une implication poussée des autorités
publiques, concentrant leurs efforts sur des espaces surtout exposés » (CEPRI,
2015, p.5).

Gouvernance urbaine, Ouagadougou, inondations, vulnérabilité