Le Sahel burkinabé est caractérisé par une forte dégradation des ressources naturelles. Cette régression
est imputable à des facteurs naturels et anthropiques. La présente étude concerne les bas-fonds du sous bassin
versant du Nakanbé-Dem situé dans la limite australe du Sahel. Dans cette zone dominée par l'agriculture
pluviale et l’élevage extensif, les zones humides revêtent une importance capitale. Face à leur dégradation
continue, la participation des communautés est nécessaire pour une gestion durable des bas-fonds. Cette étude
analyse les indicateurs endogènes de la dégradation des bas-fonds de la zone soudano-sahélienne. Des données
d’enquêtes semi-structurées ont été collectées auprès de 325 exploitants de six bas-fonds. Des statistiques
descriptives et une analyse factorielle par correspondance (AFC) ont été appliquées. Les résultats montrent que
les paysans perçoivent clairement la dégradation des bas-fonds. Les paysans se servent d’éléments
météorologiques, floristiques et physiques pour caractériser l’état de dégradation des bas-fonds. La disparition
de plusieurs espèces et l’apparition d’espèces ubiquistes leur permettent d’évaluer la dégradation des terres des
bas-fonds. Ces indicateurs endogènes varient en fonction du sexe et du niveau d’instruction. L’étude a souligné
l’importance des connaissances endogènes dans l’analyse du phénomène de dégradation des bas-fonds. Elle
suggère la nécessité d’en tenir compte désormais dans la mise en œuvre des techniques de restauration des bas-
fonds dégradés.
Indicateurs endogènes ; dégradation des bas-fonds ; perceptions ; bassin versant