La construction de l’État-nation en Afrique s’accompagne souvent d’une exacerbation des revendications identitaires d’ordre ethnique ou religieux. Déjà important sous le régime colonial en réaction aux contraintes coloniales, le regain identitaire sous régime d’indépendance est perçu comme s’insérant dans des dynamiques centrifuges de négation de l’État. A l’appui de cette thèse, on évoque généralement les mouvements indépendantistes touaregs en Afrique de l’Ouest sahélienne. Cette thèse cache bien des réalités historiques dans le rapport des Touaregs aux États dans la région. En Haute-Volta/Burkina Faso, bien que la communauté touarègue nourrisse un ressentiment contre l’État central, elle a renoncé aux rebellions qu’ont soulevées les Touaregs au Mali et au Niger. Cette contribution explore la situation de cette minorité ethnolinguistique en marge et dans l’État à travers deux moments historiques de la construction de l’État en Haute-Volta.
Burkina Faso, minorités, cohésion sociale