Le début du XXe siècle fut marqué en Afrique de l’ouest par le processus d’occupation des territoires nouvellement conquis par les puissances européennes. En prélude à l’administration de ces territoires, des données telles que ethnographique, historique et archéologique, nécessaires à la connaissance des peuples conquis furent systématiquement collectées. C’est dans ce cadre qu’ont été recensés les premiers vestiges d’architecture dénommés « ruines en pierres » dans l’espace géographique situé entre les régions du sud-ouest du Burkina Faso (ex Haute Volta) et du nord-est de la Côte d’Ivoire par les premiers acteurs de l’occupation coloniale française. L’intérêt pour ces édifices était lié à leur caractère atypique pour la région marqué par l’usage de la pierre et surtout l’allure monumentale de certains d’entre eux et qui va influencer leurs interprétations. Les débats entamés durant l’occupation coloniale par des amateurs et poursuivi par des chercheurs de profils divers ont porté sur l’origine de ces vestiges en termes de chronologie et l’identité de leurs baptiseurs ainsi que leurs fonctions. Au cours du siècle qui sépare la première publication et le début des fouilles archéologiques au début des années 2008, on note plusieurs ruptures dans les méthodes de recherche et par ricochet sur les interprétations. Pourtant, de nombreux aspects à priori discutables sont restés immuables. Le présent article fait un état de l’art des ruptures et des permanences qui ont émaillé l’étude de ces vestiges.
ruines en pierres