Comme l’a dit Hampâté Bâ lui-même, (1969) vouloir étudier l’Afrique en
rejetant les mythes, contes, et légendes qui véhiculent tout un antique savoir
reviendrait à vouloir étudier l’homme à partir d’un squelette dépouillé de chair, de
nerfs et de sang. L’Afrique a toujours conservé le genre oral depuis plusieurs
siècles. Ce genre est valorisé par des personnes cultivées et sages. Le conte fait
partie de cette oralité riche en valeurs que Amadou Hampâté Bâ a narré dans son
conte intitulé Kaïdara. Il est question dans cette œuvre des symboles ineffables que
le narrateur expose aux trois aventuriers de l’histoire. Sous les mailles de la sémio-
descriptive, cet article s’attellera à analyser ces symboles du monde peul, une
ethnie d’Afrique. De ce fait, quels sont les symboles que l’on retrouve dans le récit
de Kaïdara ? Que peuvent-ils signifier ? Que peut-on alors comprendre de ces
symboles dans cette œuvre de Hampâté Bâ ? Ces questions formeront les lignes
directrices de ce travail. Une étude qui ne trouvera sa réussite que sous l’éclairage
de la sémio-descriptive qui prend en compte les signes qui comportent ainsi les
indices, les symboles, les icônes. Les symboles sont destinés à être interprétés par
un être savant qui enseigne du coup le moins savant ou le moins cultivé dans le
dessein de lui permettre d’affronter les obstacles de ce monde truffé d’embuches.

Conte, signe, symbole, sémiotique descriptive