En milieu moaga, le vivre ensemble implique l’intervention de la chefferie traditionnelle. Garante de cohésion sociale, elle assure encore des fonctions et des rôles sur son ressort territorial caractérisé par la diversité des acteurs qui le composent. La présente recherche prend pour prétexte empirique le rôle d’un acteur clé, celui de la chefferie traditionnelle dans la gestion des conflits dans la commune de Méguet dans la Région du Plateau Central au Burkina Faso, afin de nourrir la réflexion sur les crises de la société contemporaine. La méthode combine recherche documentaire et enquête qualitative auprès d’une diversité d’acteurs locaux afin de cerner la préoccupation de la recherche de paix dans une société à la croisée des chemins, entre référents traditionnels et règles de la société démocratique en construction. Dans les faits, quel est le mode opératoire du chef traditionnel de Méguet en matière de communication de crise dans le processus de gestion des conflits dans son ressort territorial ? Nous émettons alors l’hypothèse que, le chef traditionnel, garant de l’unité des populations diversifiées de sa localité, à travers un rôle impartial dans la résolution des conflits, déploie des modes de communication interculturelle adaptés au besoin de pacification des rapports sociaux. La recherche s’appuie sur une approche fonctionnaliste de la chefferie traditionnelle en tant qu’institution, et fait recours à l’interactionnisme afin de montrer l’action du chef traditionnel et ses implications, en tant qu’acteur dans un système social où les lieux de pouvoir et les enjeux économiques se sont multipliés et diversifiés. Les conclusions tirées des données collectées ont permis de présenter d’abord la communication interculturelle à la fois comme science et comme pratique, puis le contexte général de la chefferie de Méguet, avant de montrer que dans le processus de gestion des conflits, la chefferie se fonde sur interculturalité assumée.

Chefferie traditionnelle, gestion des conflits, interculturalité, communication de crise