La présence de l'oralité dans le discours en langue française opère un bouleversement de l'ordre rédactionnel. L'inscription de l'oralité dans le discours écrit par les auteurs africains confère une singularité au récit. En effet, une touche d'ancrage identitaire est apportée à l'écriture. La critique burkinabè parle d'africanisation ou de burkinabisation (B. Kaboré, 2007) de la langue d'écriture à travers l'insertion graphique de mots issus de langues locales, d'expression de la pensée africaines, de segments brefs (L. Mateso, 1986) ou encore appelés énoncés sentencieux, et bien d'autres éléments sociolinguistiques. Le modèle théorique de l'interférence linguistique permet de lire l'africanisation de la langue française comme une résonnance de l'ancrage culturel (L. Millogo, 2002). Nous nous proposons donc de cerner à la lumière de ce fait linguistique identitaire le texte de Sayouba Traoré comme une stratégie discursive.
Littérature, Roman, Interférence linguistique, Identité, Africanisation