De la naissance à la mort, l’humain dans la communauté moaaga est un potentiel apprenant. Il n’y a pas d’âge pour apprendre et le cycle de l’éducation est si long qu’il s’achève probablement avec la mort. Au nombre des rites qui rythment l’éducation de l’enfant, il y a l’initiation qui est désignée en moore sous l’appellation keoogo. C’est un espace de réclusion des futurs initiés où l’étape la plus emblématique de l’initiation est la circoncision. Le choix de la date et l’espace du keoogo sont soumis à la volonté des ancêtres. C’est dans ce sens qu’une prière introductive est prononcée par les prêtres de la terre pour implorer l’assistance des aïeux au profit des candidats à l’initiation. En écoutant cette prière, on se rend compte qu’elle est construite autour d’espaces sacrés caractéristiques de la foi des Moose. En posant la problématique de l’espace dans la prière introductive du keoogo, l’objectif est de cerner leurs fonctions sociales dans le contexte initiatique. La méthode ethnolinguistique appliquée au corpus a permis d’aboutir aux résultats selon lesquels les espaces évoqués dans la prière renvoient à des divinités qui assurent la protection des futurs initiés. Aussi peut-on constater que le keoogo constitue un véritable canal d’éducation chez les Moose si bien que la société le considère comme un legs qu’elle pratique et qu’elle perpétue de génération en génération.
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