Résumé
La santé est considérée aujourd’hui comme un bien faisant l’objet de marchandage. Nonobstant cet
état de fait, une controverse existe sur les méthodes et les techniques de sa vente. Une des formes la
plus critiquée est la corruption et autres pratiques assimilées des actes de soins dans les services publics
de santé. L’objectif de cette recherche est de faire un état des lieux du phénomène et de ses
conséquences, sur la qualité du service public de santé et des relations soignants – soignés dans les
structures sanitaires publiques dans la ville de Bobo-Dioulasso. La démarche de recherche est fondée
sur les principes des devis mixtes simultanés avec triangulation. Elle a consisté à réaliser une enquête
par questionnaire et des entretiens individuels semi-directifs auprès des soignants, des soignés, des
autorités sanitaires et des responsables des organisations professionnelles des travailleurs de la santé.
Des résultats, il ressort que 24,4% des bénéficiaires de soins au moment de l’enquête ont affirmé avoir
été victimes d’actes de corruption et 76,8% des agents de santé interrogés perçoivent cette réalité qui
du reste, impacte entre autres : les recettes des structures sanitaires et le niveau de satisfaction des
soignés sur les soins médicaux qui leur sont offerts. En outre, la corruption et autres pratiques
assimilées induisent des conflits dans les relations de soins en raison d’un traitement supposé
inéquitable entre les malades.

Burkina Faso ; centre de santé ; corruption ; conflit soignant – soigné ; qualité de soins