L'urbanisation accélérée du Burkina Faso, et plus particulièrement de sa capitale Ouagadougou, révèle l'urgence d'une gestion optimisée des infrastructures urbaines, notamment des systèmes de drainage. L'envasement des grands canaux, en particulier ceux des quartiers de Wemtenga et de Zogona, constitue une problématique d'une gravité croissante. Cette étude se propose d'analyser l'impact des modes de vie des riverains sur ce phénomène. Fondée sur une approche documentaire, des observations sur le terrain et des entretiens sémi-directifs avec les principaux acteurs, la recherche met en évidence que les pratiques quotidiennes des habitants, telles que le dépôt désordonné d'ordures, l'incinération des déchets et le rejet des eaux usées, contribuent à l'envasement progressif des canaux. Les activités économiques locales, telles que la vente de sable et le jardinage en bordure de ces infrastructures, exacerbent également le problème en augmentant la charge sédimentaire et les déchets dans le réseau de drainage. Cet envasement engendre des conséquences environnementales, parmi lesquelles figurent la pollution des eaux, la dégradation de l’écosystème local et une recrudescence des risques d’inondation. Ce dysfonctionnement des infrastructures a des répercussions directes sur la santé publique, avec une augmentation des maladies comme le paludisme, liée à la stagnation des eaux usées. Pour faire face à ces défis, les autorités locales, en partenariat avec des acteurs internationaux, ont initié des projets d'entretien et de réaménagement des canaux. Ces interventions incluent des actions de sensibilisation des populations, une meilleure gestion des déchets et la mise en place d'opérations régulières de curage, visant à prévenir l’obstruction des canaux.
: Urbanisation, envasement, canaux de drainage, modes de vie des riverains, Ouagadougou.