Depuis sa création, l’Université de Ouagadougou crée pour chaque nouvel étudiant un dossier administratif, actualisé annuellement tout au long de son cursus universitaire. Depuis l’année universitaire 1995/96, ces dossiers font l’objet d’une saisie informatique partielle. Saisissant l’opportunité d’une telle source d’informations, le présent article met en évidence un ensemble de résultats relatifs à l’évolution des flux d’étudiants, aux caractéristiques socio-économiques et démographiques des étudiants, ainsi qu’aux orientations dans les différentes filières. Il ressort que l’Université de Ouagadougou est caractérisée par une croissance énorme des effectifs des nouveaux entrants, particulièrement dans les années 2000. La proportion des nouveaux étudiants inscrits en première année dont le père est «paysan», comme la proportion de ceux provenant du milieu rural, s’est accrue de manière considérable. Toutefois, la représentativité des filles reste encore faible alors que l’âge d’entrée à l’université est tardif. Le type de BAC ainsi que le choix des filières restent marqués par des différences liées au genre. Les étudiants, davantage titulaires de BAC scientifiques se retrouvent majoritairement dans les filières sciences exactes et appliquées. Les étudiantes, avec un relatif équilibre entre BAC scientifique et BAC technique, sont proportionnellement plus nombreuses en sciences de la vie et de la terre ainsi qu’en sciences humaines, ainsi qu’en lettres, art et communication.