De nombreuses études quantitatives conduites récemment en Afrique subsaharienne mettent en évidence une corrélation négative entre le nombre d’enfants et leur scolarisation, mais les mécanismes à l’origine d’une telle relation restent méconnus. Cette étude utilise des données qualitatives produites par l’Observatoire de population de Ouagadougou pour explorer le rôle de la scolarisation des enfants dans les stratégies reproductives de leurs parents. Des entretiens semi-directifs et approfondis ont permis d’examiner les perceptions des femmes et des hommes sur les coûts et bénéfices de l’éducation de leur progéniture et de comprendre dans quelle mesure celles-ci entrent en compte dans leurs stratégies reproductives. Le discours des participants à l’enquête indique que cette relation négative entre le nombre d’enfants et leur scolarisation dans les quartiers périphériques de Ouagadougou est intimement liée aux changements dans ces coûts et bénéfices. L’article montre ainsi que les dépenses scolaires reposent dorénavant de façon presque exclusive sur les parents biologiques.