Le présent propos pose les linéaments d’un constat introductif d’une
évolution, puis une multiplication de méthodes de lecture du mascaire qui le reflètent
chacun à partir de ses postulations et ses outils interprétatifs. Cette évolution dans
l’épistémè du masque est depuis la fin des années 1980 à son tournant sémiotique,
après avoir opéré une interrogation de la légitimité critique (Carl Einstein, 1903),
philosophique (Senghor, 1956) et historique (Carl Einstein, 1903 ; Jean Laude, 1959)
du grand récit scientifique de l’ethnologie. L’« ethnologenèse » du masque primitif est
l’indice de la rationalité cohérente de la pensée moderne dans la classification des
savoirs et des sciences. Le double tournant esthétique et structural de l’exégèse du
masque prend l’allure d’une pensée post-ethnologique, une dés-ethnologisation, qui en
reconnaissant sa dette à la science mère, procède à la déconstruction de l’objet et de la
méthode de la science du masque en l’inscrivant dans l’historicité pragmatique et
l’esthétique non européenne, dans la revisitation de son étymologie indo-européenne et
sa terminologie autochtone.
masque africain, terminologie, étymologie, post-ethnologie, paradigme postmoderne, sémiotique