Introduction : En réanimation, l’insuffisance rénale aiguë (IRA) est associée à une prolongation du séjour hospitalier, à une hausse des coûts d’hospitalisation et à une mortalité accrue. Dans les pays en développement, la prévention est primordiale et passe par l’identification des facteurs associés à l’IRA et leur prise en charge précoce.
Objectifs : Étudier le profil épidémiologique, clinique, paraclinique et identifier les facteurs associés à l’IRA et à son mauvais pronostic. Matériels et méthodes : Nous avons mené une étude rétrospective du 1er Janvier 2019 au 31 Mai 2022 dans le service de réanimation polyvalente du CHU de Tengandogo. Étaient inclus tous les patients âgés d’au moins 18 ans, chez qui au moins une créatinémie était disponible. Résultats : Au total, 311 patients, d’un âge moyen de 49 ± 18,42 ans ont été inclus. Le sex-ratio était de 1,2. La fréquence de l’IRA était de 64,9%; 56% des patients avaient une IRA sévère selon la classification AKIN. Les facteurs associés à l’IRA étaient l’âge ≥ 60 ans (p=0,045), l’HTA (p=0,002), le diabète (p=0,025), les états de choc (p=0,034), l’hyperkaliémie (p=0,005), la détresse respiratoire (p=0,01) et le recours à la ventilation mécanique (p=0,0006). La mortalité hospitalière était importante (78,2%). Les facteurs associés à la mortalité étaient l’HTA (p=0,025), l’IRA organique (p=0,003), le stade 3 AKIN (p=0,004), la défaillance respiratoire (p=0,011), la défaillance cardiovasculaire (p=0,0002), la défaillance neurologique (p=0,020), la ventilation mécanique (p=0,001) et l’utilisation des vasopresseurs (p=0,0000). Conclusion : L’IRA est fréquente en réanimation. Elle est souvent associée à un tableau de défaillance multiviscérale. Des actions de prévention devraient être menées pour en améliorer le pronostic.
Insuffisance rénale aiguë, réanimation