La gestion urbaine en vigueur à Ouagadougou est exercée sur fond de décentralisation. Le Code général des collectivités locales établit une répartition des compétences entre l'Etat et les collectivités locales et préconise que cette répartition soit régie par les principes de subsidiarité, de progressivité et de proximité. Onze prérogatives leur seront transférées par l’Etat. Entre autres, l’établissement et l’exécution de plans de lotissement ainsi que l’initiative et le soutien en matière de transport en commun. Forte de ces prérogatives, la commune de Ouagadougou s’est lancée dans des opérations de lotissement massives dont le bilan se solde de nos jours par une dynamique spatiale ininterrompue et non maitrisée ainsi qu’un sous-équipement de la ville. S’agissant du transport urbain, l’étalement de la ville a engendré un allongement des distances à parcourir, dans un contexte de concentration des activités et des services dans les quartiers centraux. Le transport collectif formel, apparu en 1984, peine à opérer un transfert modal en sa faveur. Le système de transport est caractérisé par une part importante des deux roues dans la répartition modale. Leur usage s’est développé en réponse aux besoins de la population, dans une situation où le transport collectif artisanal n’est pas plébiscité. On peut s’interroger alors sur l’existence d’une articulation entre transport et urbanisme depuis la mise en œuvre de la décentralisation. Ce processus, à travers les prérogatives accordées aux collectivités locales, n’a-t-il pas été un facteur aggravant des dysfonctionnements du système de transport ouagalais ?
Décentralisation, gestion urbaine, transport urbain