Nonobstant les nombreuses initiatives visant à faire progresser le recours à la planification familiale (PF) (sensibilisation, subvention et distribution à base communautaire des produits contraceptifs), la prévalence contraceptive moderne dans bon nombre de pays d’Afrique subsaharienne reste faible. En 2021, le taux de prévalence contraceptive moderne chez les femmes en union était de 32 % au Burkina Faso (INSD et DHS programme, 2021). Il était de 10,6% en Guinée et 16,4% au Mali en 2018 (EDS). Au vu de ces faibles prévalences, cet article vise à analyser l’utilisation d’une méthode moderne de planification familiale chez les femmes en union en conciliation avec leurs trajectoires d’entrée en vie féconde. Les données utilisées sont issues d’enquêtes démographiques et de santé (EDS) de périodes proches, de huit pays d’Afrique de l’Ouest. L’analyse a été à la fois descriptive (bivariée) et explicative (régression logistique). Les résultats mettent en lumière des inégalités socio-économiques, socioculturelles et générationnelles dans le recours à la contraception moderne chez les femmes en union. Ils révèlent également un effet d’habitus qui serait attribuable à leur parcours d’entrée en vie féconde. Ces résultats impliquent la nécessité de renforcer les actions de sensibilisation, de counseling, de suivi et de facilitation d’accès aux contraceptifs modernes, chez les jeunes hors union particulièrement issus des classes socio-économiques basses.
Parcours d’entrée en vie féconde, Pratique contraceptive moderne, femme en union