Des études montrent que la socialisation de genre développe différemment chez les filles et les
garçons leur identité sexuée, leur estime de soi et leurs comportements sexuels. Alors que la préadolescence
est considérée comme une période charnière de la socialisation genrée, peu d’études en Afrique francophone
questionnent le rôle des effets identitaires de genre sur les aspirations et les comportements sexuels et
reproductifs à cette étape de vie. Cet article examine la manière dont l’intériorisation des stéréotypes de
genre au cours de la socialisation est associée aux aspirations qu’ont les filles et les garçons pour certains
événements de leurs vies comme avoir un premier enfant ou se marier. Une enquête a été réalisée dans 10
écoles primaires de Ouagadougou, auprès d’élèves âgé(e)s entre 9 et 16 ans, ainsi que sept discussions de
groupes avec leurs parents. Les résultats montrent une variation selon le sexe des effets de l’adhésion aux
normes de genre inégalitaires chez les jeunes adolescent(e)s. Cela a pour conséquence de développer des
aspirations, chez les filles plus précoces au mariage et plus tardives à l’enfantement, et chez les garçons, plus
précoces à l’enfantement et plus tardives au mariage. Ces effets peuvent exposer les filles et les garçons à des
risques de mauvaise santé sexuelle et reproductive. Des interventions promouvant des normes égalitaires de
genre pourraient renforcer l’estime de soi des filles ainsi que le respect mutuel entre les jeunes adolescent(e)s
des deux sexes afin d’améliorer leur santé sexuelle et reproductive à l’adolescence et à l’âge adulte.
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