La vie de la nation burkinabè repose essentiellement sur la production rurale. De ce fait, l’exploitation des ressources naturelles est l’objet de tous les enjeux : à l’impératif de survie des populations locales se greffent les enjeux de développement de l’économie nationale. L’exploitation de ces ressources met donc aux prises une diversité d’acteurs (populations locales, agro-businessmen, entreprises nationales et multinationales, …) surfant sur des formes de légitimités plurielles. Cette pluralité ouvre la voie à la confrontation, comme il est donné de constater dans la gestion des ressources foncières. La présente contribution propose une approche socio-anthropologique de la gestion des conflits liés à l’exploitation des ressources naturelles au Burkina Faso, à travers une analyse du processus de construction de la conciliation instituée à partir de 2009 comme mécanisme obligatoire de gestion des conflits en la matière. Il s’agit alors d’une analyse de politique publique qui mobilise en outre la théorie de la négociation telle que théorisée par les adeptes du conflictualisme en sciences sociales. L’objectif est double : d’une part, il s’agit de caractériser le cadre légal de la gestion de ces conflits au Burkina Faso, notamment la conciliation. D’autre part, explorer les processus sociaux de construction de cette conciliation par la médiation, conçue comme une voie médiane entre la rigidité de la justice juridictionnelle et l’intransigeance de celle coutumière, et les défis et enjeux qui s’y rattachent.
Foncier, Ressources naturelles, Conflits, Conciliation