Quoiqu’en baisse, le niveau général de la fécondité demeure élevé au Burkina Faso. L’Indice Synthétique de Fécondité (ISF) est passé de 6,5 en 1993 à 6,0 en 2010 puis à 4,4 en 2021. La contribution des adolescentes et jeunes femmes de 15-24 ans à la fécondité générale est restée toutefois stable au cours de la période, soit 32,9% en 2010 et 32,0% en 2021. Cet article essaie de comprendre les mécanismes de baisse de la fécondité de ces adolescentes et jeunes femmes en recourant aux données des EDS de 2010 et 2021 et à une analyse de décomposition multivariée avec un prédicteur de loi de Poisson. Les résultats montrent que les changements de structure de la population arrivent collectivement à expliquer environ 92,7% de la baisse de la fécondité des adolescentes et jeunes femmes entre 2010 et 2021. Ces résultats suggèrent au-delà des actions multiples déjà en cours, de renforcer les leviers favorables au maintien des jeunes filles à l’école jusqu’au cycle secondaire ou plus, la lutte contre le mariage précoce (situation matrimoniale par excellence de la procréation) ainsi que l’autonomisation financière des jeunes filles par la création d’activités génératrices de revenu (AGR).
Fécondité des adolescentes et jeunes femmes, Indice Synthétique de Fécondité, décomposition multivariée, effet de composition