Introduction : L’hépatotoxicité médicamenteuse idiosyncrasique (en anglais : drug-induced liver injury ou DILI) est un problème majeur de l’hépatologie moderne. Elle reste cependant sous-diagnostiquée et relativement rare. Nous rapportons un cas d’hépatite aiguë au tramadol en milieu hospitalier à Ouahigouya (Burkina Faso).
Notre observation : Un homme de 20 ans jardinier avait présenté au décours d’une hospitalisation en juillet 2023, un syndrome de cholestase clinique après prise de tramadol et paracétamol en adjuvant d’un traitement anti palustre. Aucun antécédent pathologique n’avait été retrouvé. Il n’y avait pas de notion de consommation d’alcool ou de prise de médicament hépatotoxique avant l’hospitalisation. L’examen clinique mettait en évidence un ictère flamboyant, la biologie révélait des syndromes de cholestase, de cytolyse et d’insuffisance hépatocellulaire. Les marqueurs des hépatites virales A, B, et C ainsi que ceux d’auto-immunité étaient négatifs. L’échographie hépatobiliaire et des autres organes abdominaux était normale. Sur le plan thérapeutique, nous avons procédé à l’arrêt du tramadol et du paracétamol. L’évolution était favorable au bout de 15 jours avec d’abord une normalisation des paramètres cliniques et une nette amélioration des paramètres biologiques, puis leur normalisation 1 mois après l’hospitalisation.
Conclusion : Nous rapportons une observation documentée d’hépatite aigue mixte (cytolytique et cholestatique) en rapport avec la prise de l’association tramadol et paracétamol, d’évolution favorable en l’absence de réexposition au médicament au bout de 45 jours.