Cet article aborde la problématique de gestion de conflits et de
développement intercommunautaire à travers la coopération
transfrontalière. L’objectif global vise à d’analyser la coopération
transfrontalière comme levier de gestion de conflit intercommunautaire et de
développement local à travers le cas de la coopération transfrontalière
Tominian-Kossi entre le Mali et le Burkina Faso. A travers une approche
analytique de données qualitatives et quantitatives issues de la revue de
littérature et des enquêtes auprès d’un échantillon de 104 personnes, l’étude
révèle que la coopération transfrontalière entre les villages du Cercle de
Tominian (Mali) et de la Province de la Kossi (Burkina Faso), suscitée par
un conflit foncier entre des communautés, a aussi été une opportunité pour
mieux consolider la cohésion sociale et la paix entre les populations locales
partagées entre les deux pays. Aussi, il ressort que l’espace transfrontalier
Kossi/Tominian constitue un laboratoire de coopération transfrontalière aux
acquis et insuccès mitigés. En effet, 100% des personnes enquêtées ou
interviewées affirment que le Groupement Local de Coopération
Transfrontalière a permis la réconciliation des communautés en conflit, le
rétablissement de la paix et de la cohésion sociale entre les villages, la
consolidation des valeurs culturelles partagées par les deux communautés et
la réalisation d’infrastructures communautaires. Certes, la coopération
transfrontalière Tominian-Kossi est considérée comme un modèle réussi de
résilience territoriale dans la sous-région ouest-africaine, mais elle est
confrontée à des insuccès qui laissent entrevoir un flou juridique,
institutionnel, financier et territorial dans la coopération.