Résumé : De nos jours, certaines perspectives ouvertes par la technoscience pourraient entraîner des bouleversements sans précédent de toutes les considérations humaines jusque-là admises. Il s’agit de la révolution biotechnologique, rendue possible par la convergence NBIC qui, dans une certaine mesure, pourrait provoquer une certaine caducité de l’éducation. Les partisans de la révolution biotechnologique en cours souhaitent, d’une part, construire des machines dotées d’une Intelligence Artificielle avoisinant celle de l’humain ; d’autre part, ils envisagent coupler l’intelligence humaine à l’Intelligence Artificielle, dans l’optique de faire de l’homme du futur un "cyborg". Une difficulté se pose, d’autant plus que cette ambition risque de remettre en cause les réformes préalablement établies pour permettre à l’école de faire face aux trois premières révolutions industrielles (la première provient de l’invention de la machine à vapeur par James Watt en 1769 ; la deuxième, vers 1870, découle de l’augmentation de la vitesse de production, favorisée par l’exploitation des ressources pétrolières et électriques ; la troisième daterait du XXe siècle, avec l’avènement de l’informatique, de l’électronique et de la robotique). Cette situation soulève ainsi le problème de l’adaptabilité de l’école actuelle face à la révolution biotechnologique. En fait, du point de vue du temps, de la performance, du rendement économique, les robots dotés d’une Intelligence Artificielle seront, à un certain
moment, plus rentables que les humains sortis des systèmes éducatifs actuels. Dans une démarche analytique et critique, l’objectif de cet article est de montrer que les conséquences de la révolution biotechnologique, qui s’effectue à travers la convergence NBIC, pourraient entraîner une déliquescence de l’école sous son format actuel, si des mesures réformatrices ne sont pas prises dès à présent. Il s’agira d’analyser l’impact de la quatrième révolution industrielle – l’Intelligence Artificielle qui s’accompagne d’une révolution biotechnologique – sur les systèmes éducatifs actuels. Nous verrons aussi que les réformes innovantes, mises en place pour permettre à l’école de s’adapter aux trois premières révolutions industrielles, ne seront pas suffisantes pour faire face à celle en cours. Nous proposerons alors une réforme profonde du trépied sur lequel se fonde tout système éducatif – contenu, méthode,
personnel – afin d’éviter l’obsolescence de l’école actuelle.
convergence NBIC, école, Intelligence Artificielle