Dans de nombreux pays à faible et moyen revenu (PFMR), les femmes occupent le plus souvent un statut social marginal et ont un pouvoir de décision limité, en particulier en ce qui concerne les questions liées à la reproduction. Cette étude vise à démontrer dans quelle mesure l'agentivité (la capacité de faire des choix et d'agir en fonction de ces choix) des femmes concernant la fécondité et la planification familiale influence leur demande contraceptive. L'étude a analysé les données recueillies auprès des femmes âgées de 15 à 49 ans au Burkina Faso à l'aide de l'enquête « Suivi des performances et de la redevabilité 2020 » (sigle PMA2020 en Anglais). L'agentivité en matière de planification familiale (PF) a été mesurée en fonction de la capacité des femmes à discuter de la PF, à prendre des décisions concernant son utilisation et à mettre en oeuvre leurs choix y relatif. La demande contraceptive a été catégorisée en trois groupes : pas de besoin, besoin satisfait et besoin non satisfait. Des modèles de régression logistique multinomiale et multivariée ont été utilisés pour évaluer l'association entre l'agentivité en matière de PF et la demande contraceptive, tout en contrôlant les caractéristiques sociodémographiques. Les résultats ont révélé que le niveau d'agentivité en matière de PF varie parmi les femmes au Burkina Faso. Alors que dans leur majorité, les femmes ont déclaré être capables de discuter de la PF avec leurs partenaires, une proportion plus faible se sent à l'aise pour discuter du début ou de la cessation de la procréation. En ce qui concerne la demande contraceptive, les
femmes ayant un niveau élevé d'agentivité en matière de PF sont plus susceptibles d'utiliser des contraceptifs modernes par rapport à celles qui n'ont pas de besoin ou dont le besoin n'est pas satisfait. L'âge, la parité et l'éducation formelle sont également associés à l'utilisation de contraceptifs. Cependant, la probabilité de rencontrer des besoins non satisfaits est principalement influencée par des caractéristiques démographiques plutôt que par le niveau d'agentivité en matière de PF. Cette étude met en lumière l'importance de l'agentivité des femmes en matière de PF et son association avec la demande contraceptive au Burkina Faso. En comprenant et en abordant les
obstacles qui empêchent les femmes d'exercer leur agentivité, les programmes de santé reproductive peuvent mieux répondre aux besoins des femmes et promouvoir l'utilisation de contraceptifs. Les conclusions de cette étude fournissent des informations précieuses pour les décideurs et les responsables de programmes au Burkina Faso afin d'améliorer les services de PF et d'autonomiser les femmes dans leurs choix reproductifs.