En portant un regard panoramique critique sur les théories et pratiques en éducation aux médias, force est de constater que l’« ainé-centrisme », une sorte de gérontocratie éducative persiste même dans les travaux qui ont réussi à encourager l’abandon de la pédagogie centrée sur le maître pour l’adoption d’une nouvelle pédagogie qui accorde plus d’égard à l’apprenant ou l’élève en classe. L’éducation semble exclusivement être celle des adultes sur les jeunes. D'ordinaire, l'éducation aux médias permet aux éducateurs, notamment les parents et les ainés, d'enseigner ou de montrer aux jeunes comment ils doivent utiliser les médias de façon à éviter leur nuisance d'une part et à profiter des opportunités qu'ils offrent par ailleurs. L'avènement des Smartphones et l’irradiation de nos sociétés par les réseaux sociaux numériques (RSN) ont favorisé l'apparition d’un nouveau paradigme en mal de théorisation dans l'éducation aux médias. Du moins c’est ce qu’imposent dans les faits les usages qui ont été documentés par le présent article. Il n’est plus courant, de voir des parents, et pas des moindres, avoir recours à leurs progénitures ou à d’autres enfants plus avertis pour les assister dans la manipulation de leurs smartphones, ordinateurs, téléviseurs derniers cris. Au-delà du savoir-faire pour lequel ils sont le plus souvent sollicités, les jeunes interviennent de plus en plus auprès des adultes pour des questions relatives au savoir-être et au savoir-vivre des adultes. Cet article a déterré les origines gérontocratiques de l’éducation aux médias pour faire le constat du changement de paradigme : le nouveau paradigme montre que les usages et gratifications des adultes dans l’ère numérique sont assistés. Désormais les jeunes sont devenus des éducateurs aux médias classiques ou numériques
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