Objectifs : Cette étude cherche à examiner l'influence de croyances spécifiques liées à la fécondité et à la planification familiale, tant positives que négatives, sur la demande contraceptive, mesurée par les besoins non satisfaits et satisfaits en PF, au Burkina Faso.
Méthodes : Cette étude utilise des données de population provenant de l’enquête menée par Performance Monitoring for Action (PMA). PMA utilise une approche d'échantillonnage en grappes à deux niveaux avec un échantillonnage proportionnel à la taille des zones de dénombrement pour produire des estimations représentatives au niveau national. Un total de 3329 femmes âgées de 15 à 49 ans ont été interviewées avec succès (taux de réponse de 97,7%) lors de l'enquête transversale menée en décembre 2018-janvier 2019 au Burkina Faso. La spécificité de cette enquête par rapport aux enquêtes précédentes sur la PF est qu’elle comprenait des questions sur les croyances socioculturelles concernant la fécondité, la sexualité et l'utilisation de la PF.
Résultats : Les résultats révèlent qu’en 2018, une proportion significative des répondantes est en accord avec l'évitement des naissances (à la fois l'espacement et la limitation) et ne soutient pas l'idée de laisser le nombre d'enfants entre les mains de Dieu. En revanche, la plupart des individus ne soutiennent pas les relations sexuelles
avant le mariage ni l'utilisation de contraceptifs par des personnes non mariées et ils perçoivent l’utilisation de la contraception comme favorisant les relations pré ou extra-conjugales.
Conclusion : Bien que des efforts aient été fournis au cours de la décennie 2010-2019, il ressort que certaines perceptions relatives à la sexualité et à la planification tendent à freiner l’expansion de la contraception. Dans la mesure où ces croyances semblent résister à l’éducation et à l’urbanisation, il est donc nécessaire de prendre en
compte cet état de fait dans les stratégies de sensibilisation de sorte à réduire leur influence sur les comportements contraceptifs.