La présente recherche se propose de faire une analyse de la laïcité dans la construction de l’État moderne burkinabè comme facteur d’enracinement de la bonne gouvernance prônée par les autorités étatiques et réclamée par la population. Cette problématique s’inscrit dans un champ multidimensionnel au regard du pluralisme religieux. Malgré la conception diversifiée de la laïcité, ce concept peut toujours garder sa pertinence en Afrique (Baubérot, 2007). Pourtant, on assiste à un « mutisme » de certains États sur la question de la religion compte tenue de la sensibilité du champ religieux. D’où la méfiance quand il s’agit à l’État d’aborder la question religieuse. Cette situation de méfiance nécessite que l’on s’interroge d’une part sur la laïcité et ses implications au Burkina Faso et d’autre part, sur l’apport des communautés religieuses dans la quête de la bonne gouvernance. Pour répondre à ces interrogations, nous avons opté pour la démarche qualitative afin de mieux cerner le champ religieux et la matérialisation de la laïcité, puis analyser la fonction socialisante de la religion comme un mécanisme de contrôle de l’action publique. À cet effet, des entretiens ont été réalisés auprès des acteurs du monde religieux, des acteurs administratifs et des personnes ressources. L’étude a permis de saisir l’état de la laïcité en « crise » et la faible implication de la religion dans la sphère de la gouvernance économique et politique, car la fidélité à la foi ne se traduit pas par une fidélité à l’homme, c’est-à-dire la société (Ouédraogo, 2019).
religion, laïcité, fait religieux