Le présent travail s’intéresse aux fondements socio-historiques des villages de Tiakané, Yaro, Bourou, (commune de Pô) et de ceux de Walem, Saro, Kollo (commune de Guiaro) dans la province du Nahouri au Burkina Faso. L’objectif visé à travers cet article est de comprendre les logiques et le processus d’occupation des territoires villageois par les premiers habitants. Pour se faire nous avons adopté la démarche qualitative. L’« enquête de terrain » telle que définie par J-P Olivier de Sardan a constitué l’essentiel du matériau méthodologique. A travers cette approche socio-anthropologique, l’étude a permis de saisir les logiques de colonisation de ses terroirs par les premiers occupants. Il ressort que ces villages ont pu se constituer à travers trois mythes fondateurs : des « êtres déjà là », qui renvoient aux « premiers arrivés » qui sont les ancêtres des chefs de terre, les Tɩga-tiinǝ ; les « hommes en errance », renvoient aux « seconds arrivés » qui sont généralement les ancêtres du chef de village, tɩʋ-pɛ détenteurs de la corne sacrée,
kwara symbole du pouvoir ; et les « lieux sacrés » qui renvoient aux dieux du territoire, les tangwana avec lesquels les tɩga-tiinǝ ont signé des pactes. En outre, il résulte que le fondement des villages repose non seulement sur des
rapports de réciprocités entre les différents lignages constitutifs des villages mais aussi entre les Kasséna et leur environnement socio-naturel.
Rapports à la nature, Construction socio-historique, territoire, Kasséna, Nahouri, Burkina Faso