Il existe un consensus mondial sur l’importance de l’éducation, notamment l’éducation de base, comme un préalable au développement durable. Ainsi, depuis l’an 2000, des politiques éducatives ont été mises en œuvre dans de nombreux pays africains, comme au Burkina Faso, afin d’améliorer la scolarisation des enfants. L’analyse de l’évolution de la scolarisation au post-primaire permet de mettre en évidence l’effet des politiques éducatives mises en œuvre au cours des deux dernières décennies. L’article examine l’évolution de la scolarisation et les inégalités au post-primaire au Burkina Faso ainsi que les facteurs qui y sont associés. Trois enquêtes ménages réalisées entre 2003 et 2014 ont été mobilisées.
Les résultats montrent que le taux brut d’admission au post-primaire a presque doublé durant cette période. Les progrès sont davantage plus importants pour le taux brut de scolarisation. Par contre, le taux net de scolarisation et le taux brut d’achèvement du post-primaire sont restés faibles. Il ressort des résultats que la mise en œuvre des politiques éducatives a permis de réduire les inégalités entre les sexes en matière d’accès au cycle post-primaire, mais le problème de maintien à l’école se pose avec plus d’acuité chez les filles, illustrant ainsi la faible performance du système éducatif. Les facteurs associés à la scolarisation au post-primaire sont d’ordre socioéconomique, culturel et contextuel, avec toutefois des spécificités selon le sexe et le milieu de résidence. Le statut familial de l’enfant, la corésidence avec les parents biologiques, le niveau d’instruction et la religion du chef de ménage, le niveau de vie du ménage, la distance à l’école secondaire la plus proche, la région et le milieu de résidence sont des variables significativement associées à l’accès au post-primaire.
Education, Postprimaire, Genre