Le choc des cultures né de la colonisation a provoqué peu ou prou et en fonction des situations géographiques un phénomène d’acculturation qui se manifeste en Afrique par un ébranlement des structures sociales. Il a entre autres posé la problématique de l’insertion des sociétés africaines dans le processus de la modernité. Au cours des années 1960, Roger Bastide et Georges Balandier ont analysé le phénomène des mutations comme un fait inexorable qui entraîne une évolution, sinon un bouleversement des comportements dans les pays fraichement sortis de la colonisation européenne et qui sont dans une dynamique de modernisation. Le sociologue québécois Guy Rocher avance quant à lui le concept de “changement social” . Qu’il s’agisse des mutations ou du changement social, les deux concepts se rejoignent à un point commun : les sociétés évoluent au gré des rencontres de cultures, que cette rencontre se manifeste par un choc violent, comme dans le cas de la colonisation, ou par un mouvement d’interactions pacifiques comme celui de la diffusion des religions. Il appert selon Pierre Bourdieu un phénomène de domination d’une culture sur une autre. Cette domination réussit toujours à maintenir des rapports de force qui n’apparaissent pas visiblement parce qu’elle est intériorisée par les dominés. La culture peut être acquise par le biais d’une violence symbolique qui devient coercitive dans la mesure où le dominé s'accorde aux idées du dominant dont il possède une certaine partie du savoir . L’Afrique et le Burkina Faso se retrouvent dans cette situation d’acculturation où ses fils et ses filles ont intériorisé une domination culturelle occidentale et orientale et font face à un problème crucial de perte identitaire.