Le contexte actuel d’une Afrique traversée par des tensions entre États et des conflits civils, d’une région sahélienne et du Burkina Faso marqués par des crises sécuritaires, nous invite à questionner au-delà de l’engagement des citoyens à l’édification de leurs nations, l’engagement du chrétien dans son église et dans la société pour l’humaniser suivant les valeurs chrétiennes. Le magistère catholique depuis l’encyclique Il fermo proposito de Pie X s’est à plusieurs reprises penché sur la question de la place et du rôle du laïc dans l’Église. Le concile Vatican en définissant la place de celui-ci dans l’Église, en a d’autant plus relevé l’importance que Paul VI a opportunément créé le Conseil Pontifical du laïcat. L’exhortation apostolique post-synodale de Jean-Paul II, Christifideles laïci, en a défini la vocation et les missions. L’épiscopat burkinabè qui recourait à cette arme pacifique de l’action catholique, selon l’expression de Jean XXIII, pour la conquête des âmes, a créé dans le sillage des options fondamentales pour le nouveau départ, le conseil national du laïcat.
Quelle compréhension faut-il avoir du concept d’engagement ? Au regard de la diversité du laïcat écartelé entre un laïcat d’apostolat et un autre orienté vers l’émergence d’un christianisme social, quel peut être l’engagement des laïcs burkinabè dans leur Église à l’épreuve du temps ?