Le chemin de fer Abidjan-Niger atteint Bobo-Dioulasso et Ouagadougou, en territoire voltaïque, respecti- vement en 1934 et 1954. Le processus de construction de la ligne Bobo-Ouagadougou dénommée chemin de fer du Mossi est le fruit d’une lutte politique de la chefferie de Ouagadougou après la suppression de la Haute-Volta en 1932. Elle craignait en effet que le non-prolongement de cette infrastructure fasse décliner Ouagadougou au profit de l’ascension sociopolitique de sa « rivale », Bobo-Dioulasso. L’administration co- loniale fit du prolongement de la ligne de chemin de fer jusqu’à Ouagadougou un moyen de bénéficier de la loyauté de la chefferie et, par ricochet, de celle des Mossi, nécessaire au contrôle des mouvements contes- tataires se développant depuis l’instauration de l’Union française de 1946. Cet article rend ainsi compte des luttes politiques autour de la construction de cette infrastructure coloniale et de la mobilisation de multiples acteurs pour profiter des avantages socio-économiques qui en découlaient.
royauté ; Burkina Faso ; Haute-Volta ; Côte d’Ivoire ; Afrique de l’Ouest