Introduction : La maladie rénale chronique (MRC) est un problème mondial de santé publique. Jusqu’en 2017, l’unique CHU de Bobo-Dioulasso ne disposait ni de néphrologue, ni de centre d’hémodialyse. L’objectif de l’étude était de décrire les caractéristiques de la MRC dans ce contexte.
Patients et méthodes : Il s’est agi d’une étude longitudinale descriptive prospective, qui s’est déroulée du 1er avril 2014 au 30 septembre 2015 dans le service de Médecine interne du CHU de Bobo-Dioulasso. Les patients ont été recrutés systématiquement du 1er avril 2014 au 30 septembre 2014 soit 6 mois, et suivis pendant un an à partir de leur inclusion.
Résultats : Au total 69 cas de MRC ont été inclus sur 375 dossiers, représentant une fréquence hospitalière de 18,4%. Le sex-ratio H/F était de 1,15 et l’âge moyen des patients de 40,5 ans. Plus de la moitié des patients (n=38) avaient une hypertension artérielle connue et le tiers des sujets (n=24) a déclaré avoir suivi un traitement traditionnel avant admission au CHU. L’état général des patients était altéré dans 57,9% des cas (n=40). La moyenne de la créatininémie était de 1561,9 μmol/ml. Le niveau de réalisation des examens complémentaires était globalement faible. La néphropathie vasculaire était la principale cause de la MRC (34 patients soit 43,3% des cas). La létalité était de 21,7% (15 patients).
Conclusion : La MRC est fréquente et de pronostic redoutable dans un contexte de ressources limitées. En collaboration avec la Médecine Interne, il convient d’évaluer ultérieurement l’apport du service de Néphrologie/Dialyse du CHU de Bobo-Dioulasso, ouvert en 2018.
Maladie rénale chronique, Prise en charge, Evolution, Bobo-Dioulasso