La question de la lutte contre le terrorisme est aussi une question de communication. Un nouveau concept dans un nouveau contexte pose des problèmes de compréhension entre les parties prenantes de la lutte contre ce nouveau fléau. Savoir nommer un problème est un pas important vers son contrôle. Si en français déjà, l’on se rend compte que le mot terrorisme est polysémique, la question de sa définition en langues burkinabè est plus problématique.
En utilisant le discours des journalistes en langues locales moore, dioula et fulfuldé, comme base de données, nous faisons une analyse sociolinguistique des équivalents du concept et des termes relatifs au terrorisme dans les langues sus-citées. Les données ont été collectées dans les radios de la place mais plus particulièrement lors d’un atelier organisé à l’université Joseph KI-ZERBO en décembre 2021 avec pour thème « la communication en temps de
crise » qui a regroupé des enseignants chercheurs, des doctorants et des journalistes en langues nationales. Si pour le dioula, on note une évolution dans les termes utilisés, selon les discours officiels tendant à qualifier ou à requalifier certains faits, pour le moore, certaines expressions utilisées tendent à faire l’apologie même du terrorisme. Pour le fulfuldé, le silence ou l’ignorance de certaines expressions font partie des stratégies utilisées par les journalistes. Cette complexité dans la définition des termes est indicatrice de la complexité de la lutte contre ce nouveau fléau dans ce pays.
Terrorisme, traduction, moore, dioula, fulfudé