L’idée d’une nature humaine immuable a été pendant longtemps défendue par des dogmes judéo-chrétiens mais aussi par une philosophie fixiste. Cette approche créationniste sera remise en cause par l’évolutionnisme darwinien et les progrès réalisés en génie génétique. On assiste ainsi à la mise en place de plusieurs moyens permettant d’interférer artificiellement dans le processus naturel de procréation et dans la constitution biologique de l’homme. En partant des différentes considérations (religieuses et philosophiques) de la nature humaine, les techniques artificielles de procréation seront légitimées ou décriées d’où l’interrogation suivante : le recours à la Procréation Médicalement Assistée est-il rationnellement fondé ? L’objectif de cette analyse est d’apprécier les positions controversées afin de voir comment légitimer l’utilisation des techniques artificielles de procréation. Cette légitimité de la PMA implique sa vulgarisation en Afrique malgré les réticences, car c’est la partie du monde ayant le taux le plus élevé de couples infertiles selon l’OMS (P. Jacquemot, 2018). En réalité, tous les arguments qui ont prévalu à l’avènement des PMA semblent rationnellement valables. Que ce soit l’argument curatif – guérir l’infertilité ou éviter la perpétuation de certaines maladies génétiques - ou l’argument eugénique – l’amélioration de l’homme - la PMA semble rationnellement fondée.
Procréation médicalement assistée, nature humaine, éthique, rationalité, légitimer