La relation entre l'agriculture et les ressources naturelles pourrait être considérée conflictuelle ou synergique. Elle est conflictuelle lorsque les activités agricoles telles que le défrichement de formations végétales impliquent la dégradation des ressources naturelles ou lorsque la protection des ressources empêche l'activité agricole. Elle est synergique lorsque la production agricole et la gestion des ressources naturelles se produisent conjointement. C’est dans cette double interaction, que s’inscrit la présente étude qui a pour objectif d’analyser les effets des pratiques agricoles sur la dynamique des terres entre 1990 et 2020 à Ouarkoye, située dans la Boucle du Mouhoun au Burkina Faso. La méthodologie a combiné l’utilisation des images satellites, les données d’inventaire floristique et de l’enquête socioéconomique de 148 chefs de ménage. Les résultats d’analyse diachronique des images montrent, à
travers la matrice de transition, une progression des superficies des zones de cultures avec un taux d’expansion annuel positif de 3,39 %. De même, la superficie des sols nus a augmenté avec un taux d’expansion annuel très exorbitant de 38,60 % entre 2010 et 2020, traduisant ainsi une forte dégradation des terres. L’analyse floristiques révèle aussi une dégradation de la structure des formations végétales et des surfaces des sols à travers une destruction des ligneux et une baisse de la biodiversité. Les facteurs majeurs de cette dégradation sont les pratiques agricoles mécanisées telles que les labours, les billonnages et les buttages en traction animale/tracteur ainsi que les paquets technologiques largement adoptées par les agriculteurs. Face à la dégradation, les agriculteurs ont adopté des mesures agroécologiques jugées plus durables comme la répartition des cultures selon les milieux agroécologiques, le reboisement, la fabrication du compost, l’agroforesterie etc.