La Grande Guerre fait partie d’une histoire partagée entre la France et ses colonies au regard des sacrifices collégialement consentis en hommes et en biens pour vaincre l’adversaire. De ce fait, les monuments coloniaux érigés en Afrique occidentale française au lendemain de cette guerre pour rendre hommage aux soldats tombés pour la « Mère Patrie »représentent une mémoire commune mais coloniale. En effet, ces monuments érigés dans un contexte d’affermissement du colonialisme français visaient moins à rendre un hommage à ces « héros morts pour la Patrie », qu’à légitimer la mission civilisatrice de l’œuvre coloniale qui passait par l’ « effacement » des résistants africains et de la violence coloniale de cette « mémoire commune » au regard des discours prononcés à leur inauguration et des personnages représentés sur la statuaire ainsi que leurs lieux d’érection. Cette approche à travers les monuments comme sujet historique de l’histoire coloniale permet d’enrichir l’analyse du fait colonial en A.O.F.
Mouvemnts, grande guerre, histoire coloniale