Avec la restauration du multipartisme en Afrique en 1990, on a assisté à la création d’un nombre impressionnant de partis politiques, passant du coup d’un système monopartite à un système multipartite. Après près de trois décennies de multipartisme, dans la vie politique au Burkina Faso, les observateurs et spécialistes sont quasi unanimes que les partis politiques burkinabè sont en crise et sont de plus en plus impopulaires et discrédités. Le nombre de leurs membres est en chute, les pratiques internes de gestion sont souvent faibles et peu démocratiques. Comment en est-on arrivé là ? Comment se manifeste ce déficit de démocratie ? Et comment y remédier ? Les partis, après tout, sont des communautés d’intérêts et non des blocs homogènes de personnes partageant toujours les mêmes avis. Ils doivent avoir la capacité de leadership qui consiste à trouver l’équilibre entre des partis qui, dans leurs communications extérieures, s’expriment d’une seule voix et qui, à l’intérieur, permettent le débat contradictoire. La capacité de leadership implique également la sélection et la promotion des futurs leaders politiques. Au demeurant, il reviendra aux leaders politiques burkinabè de séparer la gestion de leurs partis de la gestion de leurs patrimoines privés en débarrassant les textes de base des dispositifs contraires aux mécanismes de transparence, de compétition, de participation et d’égalité.
Burkina Faso – partis politiques – démocratie interne – bonne gouvernance