La politique coloniale n’a pas créé d’ethnies dans le cercle de Gaoua, occupé depuis la période précoloniale par une constellation d’ethnies qui présentaient plusieurs traits culturels communs. Ce qui a expliqué leur regroupement en une seule circonscription administrative : le cercle du Lobi par l’autorité coloniale en 1899. Cependant, la pacification du cercle du Lobi a imposé au pouvoir colonial la mise en œuvre d’une politique dite indigène qui fit de l’exploitation des différences ethniques, un de ses instruments. Cette exploitation consistait à tenir un discours dévalorisant surtout à l’égard des Lobi à cause de leur résistance légendaire à l’ordre colonial.
Décidées à détruire cette « célébrité » du Lobi, les autorités de la Haute-Volta rebaptisèrent le cercle du Lobi, cercle de Gaoua en 1923. En exploitant les différences entre les groupes ethniques à travers des discours dévalorisant et partisans l’administration érigeait des démarcations immuables entre ces groupes sociaux. Les crises identitaires de nos jours sous le couvert du terrorisme suivent les clivages provoqués par la politique coloniale. En nous fondant essentiellement sur les données archivistiques pour l’analyse de notre sujet, nous avons adopté l’approche socio-historique.
colonisation, cercle du Lobi, politique indigène