Dans l’évolution politique du Burkina Faso postcolonial, la question de la mémoire collective a été la préoccupation de tous les régimes politiques, en particulier le Conseil national de la Révolution (CNR) instauré en août 1983. L’histoire atteste, en effet, que les régimes révolutionnaires accordent une importance particulière à l’érection des monuments car la Révolution relève de la catégorie des régimes à idéologies conquérantes. C’est pourquoi son règne est soutendu par une propagande politique intense. En effet, les monuments occupent une place centrale dans cette propagande. Partant d’une approche pluridisciplinaire, cet essai analyse la convergence des divers monuments de l’espace monumental de la Révolution pour comprendre la portée politique et sociale de ces monuments pour les révolutionnaires d’août 1983. Sous la Révolution démocratique et populaire (RDP), le pouvoir a érigé dans la capitale Ouagadougou, des monuments de propagande politique et idéologique du CNR, notamment des monuments en hommage à la femme et des monuments qui portent un discours culturel, de solidarité et anti-impérialiste. Ces monuments sont dans leur ensemble futuristes.
Burkina Faso, révolution, monuments, idéologies