Dans le domaine Paléoprotérozoïque de la dorsale de Man/Léo, les ceintures de roches vertes sont recoupées par des granitoïdes divers mis en place pendant l’orogenèse Eburnéenne. Durant cette période, les critères des phases de déformations identifiées varient d’une région à une autre dans le domaine Paléoprotérozoïque. La présente étude évalue l’évolution de la déformation des terrains birimiens de la région de Zorgho, au centre du Burkina Faso. La reconstitution de cette évolution structurale est une étude préliminaire à la
caractérisation des mécanismes de mise en place du granite à biotite de Zorgho. L’objectif principal de ce travail est de définir, à partir de l’appréciation des éléments structuraux, les phases de déformation de la région afin de les comparer avec celles d’autres régions. Pour y arriver, la méthodologie consiste à l’interprétation des images aéroportées, à des travaux de terrain par des mesures des structures visibles sur le terrain mais aussi à des travaux de laboratoire. L’interprétation des images de géophysique aéroportée disponibles sur la région a permis de détecter les linéaments à une échelle régionale et de proposer les limites des plutons avec une précision acceptable. La majorité de ces linéaments étant des zones de cisaillement, une synthèse des données d'interprétation de l'imagerie aéroportée et des mesures de terrain permet de donner un sens à l'analyse de la déformation. Sur le terrain, les structures les plus évidentes sont la schistosité mylonitique et les fractures. En fonction de la répartition cartographique et de l’organisation de cette schistosité mylonitique, nous avons défini trois principales
zones de cisaillement ou shear zones (SZ). En combinant avec les travaux de terrain et de laboratoire, nous avons pu mettre en évidence trois phases de déformation D 1Z , D 2Z et D 3Z . La D 1Z correspond à un raccourcissement régional dont les structures ne sont pas visibles sur le terrain. Elle a occasionné une schistosité S1 de flux
parallèle à la zone de cisaillement de Boéna-Mobèga. La D 2Z correspond au couloir de cisaillement ayant réactivé la D 1Z . Elle est à l'origine d'une schistosité S2 de plan axial observée sur la zone de cisaillement de Ouayalgui-Endemtenga. La D 3Z a réactivé les zones de cisaillement existantes et correspond au couloir de cisaillement de Tanlouka. Elle s’exprime par des fractures tardives et s’achève par la mise en place des filons de quartz blanc.
Dans la présente d’étude, les critères de la déformation D 1Z ne sont pas visibles sur le terrain et n’avaient été identifiés par les travaux antérieurs. Les structures de cette phase sont néanmoins visibles sur les imageries aéroportées. Elles correspondent à des zones des cisaillements précoces d’orientation NE-SW antérieures à la mise en place du Pluton Zorgho. La schistosité de flux régionale d'orientation NE-SW est connue dans de nombreuses régions du domaine Baoulé-Mossi de la dorsale de Man/Léo et serait consécutive au raccourcissement régional NW-SE reconnu comme étant la première phase de déformation de l'orogénèse Eburnéenne. Les phases de déformation D 2Z et D 3Z sont évidentes sur le terrain. Elles surimpriment complètement les structures de la D 1Z . La phase de déformation D 2Z est probablement contemporaine à l’activité de la faille TDM qui a fonctionné en senestre. Les orientations des zones de cisaillements développées par la D 2Z sont similaires à celle de la faille TDM. Elle développe également un grand réseau de fractures N-S à NNE-SSW. C'est d'ailleurs sur ce réseau de zones de cisaillement que se localisent les gisements d'or mis en évidence par les compagnies minières qui mènent des travaux d'exploration dans la partie Sud de la zone d'étude. Dans l’ensemble, les critères structuraux ayant permis d’identifier les trois phases de déformation ne sont pas les mêmes ailleurs dans les mêmes terrains paléoprotérozoïques.

Zorgho, phase de déformation, Birimien, Couloir de Cisaillement