Depuis la période précoloniale, le pouvoir politique définit la place de l’islam dans les sociétés en place sur le territoire de l’actuel Burkina Faso. Cette tradition se perpétua durant la période coloniale et l’administration coloniale française maintient l’islam dans une position marginale. Mais, l’émergence de nouveaux courants islamiques du fait de l’occidentalisation de certaines franges de la communauté musulmane entraina une mutation dans leur comportement vis-à-vis du pouvoir politique. L’Association des Elèves et Etudiants Musulmans au Burkina (A.E.E.M.B.) et le Cercle d’Etudes de Recherches et de Formation Islamique (C.E.R.F.I.) créés dans les années 1980 constituent les figures de proue de cette nouvelle islamité. Ces deux structures développent un discours critique aussi bien à l’endroit de l’Etat que vis-à-vis des élites musulmanes traditionnelles. Leur objectif à long terme est la formation d’une société civile islamique.
Mots-clés : islam, critique, politique, association