Le jeu des allusions mythiques constitue une voie privilégiée d’expression pour certains écrivains négro-africains. Dès lors, la littérature qui se présente sous la forme du récit partage avec le mythe un lien consubstantiel qui fait du texte littéraire un véhicule par le truchement duquel le mythe se lit. Tel est le phénomène de « la femme de nuit » réintroduit par le Tchadien Ahmad Taboye dans son roman Le Patriarche qui constitue l’objet de cet article. A la lumière de la sociocritique, il s’agit, dans cette réflexion, de mettre en relief le rapport entre la fiction (société de roman) et le mythe (société de référence) tout en montrant comment le roman participe à l’actualisation de certains faits culturels, en l’occurrence le mythe de la femme de nuit qui constitue un phénomène surnaturel dans la société.