L’objectif de cet article est de faire une analyse sociohistorique des logiques médicales des personnes décédées de COVID-19 enregistrées dans les formations sanitaires et domiciles pendant la première vague au Burkina Faso. L’article part des caractéristiques sociales et médicales des patient.e.s trié.e.s selon les limites fonctionnelles du système sanitaire pour pointer du doigt les décès (80) repartis à domicile et à l’hôpital à travers une base de données quantitatives du Ministère de la santé. Des acteurs clés d’une équipe pluridisciplinaire de soins ont aussi été interviewés selon la perspective d’une méthode mixte dans la collecte de données. L’article révèle les vulnérabilités des personnes décédées dans 16 Centres de santé dont la plupart a été recensée dans la capitale (Ouagadougou). En effet, ces décès ont, en grande partie (73%), été constatés dans une cadence traumatisante des soignants à l’hôpital qu’à domicile et ont concerné toutes les catégories d’âge, comprises entre 23 et 93 ans. Mais, ils ont souvent touché les malades âgés de plus de 67 ans, vivant aussi en province. Selon le genre, les décès ont une tendance masculine, plus importante chez les hommes appartenant à la classe d’âge plus élevée [76-93] (72%), soit plus du double chez les femmes, souvent soumises aux « bons » soins des hommes. Les comorbidités (44%) fatidiques ont été l’essoufflement et l’hypertension artérielle. Elles ont souvent affaibli ces malades qui ont aussi accumulé entre 5 et 7 pathologies dans leur corps. Mais, certains malades âgés (plus de 67 ans) avaient présenté des symptômes comme l’odorat, le goût et, ont aussi souffert d’une détresse respiratoire avant leur décès, contrairement aux malades moins âgés [23-56] qui ont souvent été asymptomatiques.
Abstract. The objective of this article is to make a socio-historical analysis of the medical logics of COVID-19 decedents recorded in health facilities and homes during the first wave in Burkina Faso. The article starts from the social and medical characteristics of the patients sorted according to the functional limits of the health system to point out the deaths (80) distributed at home and in the hospital through a quantitative database of the Ministry of Health. Key actors in a multidisciplinary health care team were also interviewed from a mixed-methods perspective in data collection. The article reveals the vulnerabilities of the deceased in 16 health centers, most of which were located in the capital (Ouagadougou). Indeed, these deaths were, for the most part (73%), observed in a traumatic rate of caregivers in the hospital than at home and concerned all age categories, ranging from 23 to 93 years. However, they often affected patients over 67 years old, also living in the provinces. According to gender, deaths had a male tendency, more important in men belonging to the older age group [76-93] (72%), more than double in women, often subjected to the "good" care of men. The fateful comorbidities (44%) were breathlessness and high blood pressure. They often weakened these patients who also accumulated between 5 and 7 pathologies in their body. But, some elderly patients (over 67 years) had presented symptoms such as smell, taste and, also suffered from respiratory distress before their death, unlike the younger patients [23-56] who were often asymptomatic. Keywords: COVID-19, care, inequalities, gender, vulnerabilities, deaths.
COVID-19, soins, inégalités, genre, vulnérabilités, morts