L’observation directe des conversations entre élèves du post-primaire
dans la cour de récréation au Burkina Faso met à l’ordre du jour l’emploi
récurrent de nombreuses expressions fautives, comme « je l’ai dit », « je l’ai
parlé », « je les ai donnés » ; le pronom personnel « l’» ou « les » représentant
ici un complément d’objet indirect. Une telle pratique du français par des
apprenants ayant au moins six années de scolarisation semble être révélatrice
d’une non-maîtrise de la pronominalisation des compléments d’objet direct et
indirect. Aussi avons-nous jugé utile de nous pencher sur la question à travers
le présent article qui ambitionne d’une part d’évaluer la maîtrise de la
pronominalisation du nom ou groupe nominal COD et COI et d’autre part de
déterminer l’impact de l’étude de l’oeuvre intégrale sur l’enseignementapprentissage
de ce type de pronominalisation. Pour ce faire, nous partons des
postulats que les collégiens burkinabè ne maîtrisent pas la pronominalisation
du nom ou groupe nominal COD et COI et que l’étude de l’oeuvre intégrale
favorise la maîtrise de la pronominalisation de ces classes grammaticales. Fort
de cela, nous avons adopté comme méthode l’enquête de terrain auprès des
élèves de toutes les classes du post-primaire, auxquels nous avons soumis deux
tests écrits entrecoupés par une lecture-exploitation des chapitres IX et X du
roman « Le monde s’effondre » de Chinua ACHEBE.