Le sorgho à grains sucrés est cultivé pour ses grains qui sont consommés à l’état pâteux en zone rurale africaine en période de soudure. De nos jours, il est sujet à des attaques parasitaires, d’où l’objectif de cette étude qui est de caractériser les champignons pathogènes associés à cette spéculation. A cet effet, 37 génotypes de semences de sorgho à grains sucrés provenant de la banque de gènes du Laboratoire Biosciences de l’Université Joseph KI-ZERBO ont fait l’objet d’analyse sanitaire. Les génotypes ont été mis en expérimentation dans la station expérimentale de Gampéla suivant un dispositif en alpha lattice à 3 répétitions. A partir du 90ème Jours Après Semis (JAS), l’état sanitaire des grains pâteux a été analysé sur 11 génotypes choisis de façon aléatoire. Au total, 10 espèces fongiques ont été dénombrées sur les 37 génotypes en pré-semis et les 11 génotypes en post-récolte dont 7 espèces fongiques appartiennent au groupe des champignons pathogènes : Bipolaris sp., Curvularia lunata, Fusarium moniliforme, Phoma sorghina, Colletotrichum graminicola, Nigrospora oryzae et Exserohilum sp. et trois espèces au groupe des champignons saprotrophes: Aspergillus flavus, Aspergillus niger et Rhizopus sp. Curvularia lunata (61,61%), Fusarium moniliforme (53,53%) et Phoma sorghina (42,42%) ont été les espèces fongiques parasites les plus dominantes. Selon certains auteurs, en raison de son acclimatation à une grande diversité d’environnements, le sorgho en culture a de nombreux bioagresseurs de tous types : virus, bactéries, champignons, nématodes, insectes, plantes parasites, oiseaux. Cependant, dans certaines situations, des facteurs additionnels aggravent l’impact des champignons. La présence de champignons (parasites et/ou saprotrophes) sur les grains pâteux de sorgho à grain sucré consommé généralement à l’état frais est une menace non négligeable pour l’Homme car ceux-ci sécréteraient des mycotoxines principalement les fusariotoxines susceptibles d’occasionner la survenue de certaines mycoses humaines à long terme. D’où la nécessité de recourir à des règles élémentaires d’hygiène pour une consommation saine de ces « graines de bouche ».
Analyse sanitaire, Sorghum bicolor, graine de bouche, mycotoxines, Burkina Faso