De 1983 à 1987, des militaires regroupés au sein d’un Conseil National de la Révolution (CNR) s’est emparé du pouvoir politique en Haute-Volta, aujourd’hui Burkina Faso pour instaurer une Révolution Démocratique et Populaire (RDP). Fidèle à sa nature, le CNR s’est illustré à travers des innovations dans plusieurs domaines. Au niveau du patrimoine culturel par exemple, le régime a changé le nom du pays et des principaux fleuves, nationalisé les concepts juridiques, créé un département ministériel dédié à la culture, etc. Dans le même temps, il a entrepris des actions que l’on pourrait qualifier « d’atteintes » au patrimoine culturel comme la désorganisation des structures traditionnelles et séculaires des villes du Burkina Faso : suppression des quartiers traditionnels, de leur toponyme et des palais royaux.
Le présent article analyse ce comportement paradoxal du régime révolutionnaire.