Introduction. La lèpre est une maladie infectieuse chronique qui touche prin-cipalement la peau, les muqueuses et le système nerveux périphérique. Son élimination en tant que problème de santé publique semble entraîner sa méconnaissance et par consé-quent un risque de diagnostic tardif. Une analyse des données de surveillance de la lèpre en Mauritanie a été conduite pour déterminer les tendances épidémiologiques et les formes cliniques des cas notifiés.Matériel et méthode. L’étude rétrospective a porté sur les relevés épidémiologiques de la lèpre en Mauritanie de 2009 à 2019. Le diagnostic de la lèpre a été posé sur la base des critères diagnostiques de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Les données ont été analysées avec Epi Info 7.2.5.0.Résultats. Sur les 11 années, 164 cas ont été notifiés. Parmi ces derniers, 96/164 (58,5 %) étaient des hommes et 68/164 (41,5 %) des femmes avec un sex-ratio de 1,4. L’âge moyen (± écart-type) était de 44,0 ± 17,1 ans [extrêmes, 9 – 86 ans] et la médiane 45 ans [intervalle interquartile, 32,5 ; 57,5]. Il y avait 9/164 (5,5 %) d’enfants de moins de 16 ans. Les wilayas (ou « gouvernorats ») de Nouakchott étaient les plus endémiques. La forme multibacillaire (MB) représentait 109/164 (66,5 %) des cas. L’incidence annuelle moyenne était de 0,3 cas/100 000 habitants pour la forme MB et 0,1 cas/100 000 pour la forme paucibacillaire (PB). Tous les cas notifiés ont été traités par polychimiothérapie.Conclusion. Les résultats de la surveillance de la lèpre montrent une persistance de cette maladie en Mauritanie. Il est nécessaire de relancer à tous les niveaux les services de lèpre afin de continuer à réduire la morbidité liée à cette maladie, voire l’éliminer.
Lèpre, Épidémiologie, Programme de lutte, Mauritanie, Afrique du Nord-Ouest