Le paysage soudanien est en pleine mutation avec une conversion progressive des formations soudaniennes en formations sahéliennes. Dans cette étude, menée sur les formations ligneuses soudaniennes, l’objectif était d’évaluer, d’une part, les effets isolés du mode d’utilisation des terres et de la position topographique et, d’autre part, celui de leurs interactions sur la diversité floristique des formations végétales. Pour ce faire, des relevés phytosociologiques de superficies variables ont été réalisés dans trois types d’unités d’utilisation des terres (forêt classée, jachère, champ) suivant un gradient topographique (glacis, bas-fond). L’effet de la topographie et du gradient d’utilisation des terres sur la diversité floristique a été évalué par une analyse de variance à deux facteurs. Les analyses statistiques ont montré que les formations protégées sont significativement plus diversifiées que celles des jachères et des champs. La grande diversité floristique observée dans les formations protégées s’explique par les mesures de protection qui y sont appliquées. Une forte similarité floristique est à noter entre les jachères et les champs, due à la réduction continue de la durée de jachère. Par ailleurs, indépendamment du mode d’utilisation des terres, les formations des glacis restent plus diversifiées que celles des bas-fonds car ces écosystèmes sont peu sélectifs et offrent des conditions édaphiques favorables à l’installation et au développement de plusieurs espèces. L’interaction entre les modes d’utilisation des terres et les unités topographiques n’influe pas sur la diversité floristique ligneuse soudanienne du fait que l’impact anthropique dans les différents habitats sur cette diversité n’est pas lié à la position topographique. Aussi les conditions topographiques déterminent-elles plus la diversité des formations ligneuses que le mode d’utilisation des terres dans ce site d’étude.
Déterminants floristiques, gradients, utilisations des terres