Introduction : L’expression cutanée d’un désordre psychiatrique est souvent difficile à établir et source d’errance diagnostique et thérapeutique. Nous en rapportons un cas.
Cas clinique : Une institutrice de 29 ans, célibataire sans antécédent médico-chirurgical particulier, était référée en consultation de dermatologie du CHU Régional de Ouahigouya au dixième jour d’évolution d’un prurit intense ne cédant pas aux antihistaminiques usuels. Elle présentait à l’examen clinique un bon état général, des constantes normales et quelques stries de grattage. Les hypothèses de toxidermie, de dermatite herpetiforme débutante ou un prurit de cause générale avaient été émises et la patiente était hospitalisée. La persistance du prurit sous traitement pendant 72h en hospitalisation, avait justifié une référence dans le service de dermatologie du CHU Yalgado Ouédraogo (CHUYO) dans la capitale pour des explorations paracliniques approfondies et une prise en charge thérapeutique. Avant de se rendre au CHUYO, la patiente avait tenté un traitement traditionnel qui n’amendait pas la symptomatologie. Elle s’est rendue finalement dans le service de dermatologie du CHU/YO où elle a été hospitalisée. Après plusieurs traitements symptomatiques sans succès et des
explorations paracliniques normales, un avis en psychiatrie a été pris. Le diagnostic d’une dépression sévère avec prurit psychogène était porté et la patiente était transférée dans le service de psychiatrie du CHU/YO pour y être hospitalisée. La prise en charge psychiatrique a entraîné une régression complète du prurit. Elle est actuellement suivie à titre externe en psychiatrie et a repris ses activités courantes. Conclusion. La peau est le miroir de l’organisme et de certains désordres psychiatriques. La collaboration avec d’autres spécialistes se révèlent parfois indispensable pour une bonne prise en charge des affections dermatologiques.